Que font les abeilles en hiver ?

Que font nos abeilles l’hiver pendant que nous sirotons une boisson chaude agrémentée d’une belle cuillérée de miel ? Des mots aux maux, et en quelques mots, les miens, l’hiver est un vrai défi pour le monde de l’apiculture.

Avec le coffret miel, prenez une dose d’happy culture !

Hiberner ou hiverner, c’est quoi la différence ?

Commençons par le plus simple « hiverner » revient à passer l’hiver à « prendre ses quartiers d’hiver » suivant la traduction du verbe latin « hibernare ». Au fil du temps, le langage évoluant, hiverner est devenu l’usage courant.
Le retour à l’origine latine « hibernare » revient début du XIXème siècle au zoologiste, paléontologue, anatomiste, le baron Georges Cuvier (1769-1832).
Hiberner prend un sens scientifique. L’hibernation décrit le phénomène biologique qui plonge certains animaux pendant l’hiver dans un état de léthargie.

Astuce mnémotechnique

Les batraciens hibernent, les vaches hivernent

Le loir peut hiverner en toute saison, si la température devient trop basse.
VRAI ou FAUX ?
Faux : La phrase correcte est :
Le loir peut hiberner en toute saison, si la température devient trop basse.
Le loir peut entrer en hibernation au printemps, à une époque où ce n’est plus l’hiver, il n’est plus question d’ « hiverner » mais d’entrer en hibernation

Info + : En zoologie, on emploiera le terme de « diapause ». La diapause décrit le processus biologique de mise au ralenti de la vie pour répondre à des facteurs environnementaux défavorables indépendamment de l’hiver. On doit l’usage de ce terme pour la première fois à l’entomologiste américain William Morton Wheeler en 1893.

Revenons aux abeilles, elles hivernent ou elles hibernent ?

Les deux, mon capitaine !
Les abeilles dites domestiques hivernent, les abeilles dites sauvages hibernent.

Alors comment hivernent nos abeilles domestiques ?

La reine pense à sa survie.
Elle vit de quatre à cinq ans, alors que les butineuses vivent en moyenne 45 à 60 jours, qui pourra s’occuper d’elle pendant l’hiver ?
Tout commence en automne.
La reine donnera naissance à des abeilles d’hiver censées vivre de 150 à 200 jours. Des abeilles au corps adipeux adaptées physiologiquement pour résister à l’hiver et à un long enfermement. En effet, ces abeilles voleront peu en dehors de la ruche. Elles participeront à la survie de la colonie et se nourriront des réserves de miel et des approvisionnements de l’apiculteur.

3 principales conditions pour un bon hivernage des abeilles

Condition N°1 : Ne pas mourir de faim

Les abeilles ne doivent pas rester sur leur faim, leur vie est en jeu.
En moyenne, une colonie nécessite de 15 kg de provisions pour passer l’hiver. La surveillance de la quantité de nourriture peut s’effectuer par pesée de la ruche.
Quantité suffisante de nourriture mais pas pour tout le monde.
Les mâles, les faux-bourdons, n’ont plus d’utilité à rester dans la ruche l’hiver, pas de reine à féconder. Ils sont priés de disparaître, alors, dehors, messieurs … Les ouvrières se chargent de leur funeste destin !
Quantité suffisante de nourriture et pas n’importe quoi !

Les abeilles ont besoin d’une nourriture facilement assimilable.
Leur miel restera leur nourriture à privilégier.

Condition N° 2 : Lutter contre le froid

Serrons-nous les ailes !
Avec la baisse du thermomètre, c’est-à-dire en-dessous de 14°C, l’essaim se regroupe et forme une grappe qui sera plus ou moins resserrée suivant les variations de température.
Regroupées ainsi et proches de leurs réserves alimentaires, les abeilles, par leurs battements d’ailes et leur métabolisme, vont produire suffisamment de chaleur jusqu’à la périphérie du groupe pour maintenir une température minimale.
Au centre de la grappe, la température s’élève de 20 à 35°C avec des températures extérieures en-dessous de 0°C
Br… Br… Il fait froid, Chut, on ne dérange pas les abeilles pendant l’hiver, elles ont besoin de calme. En s’approchant d’une ruche l’hiver, on entend un bruissement, comme un « ch… »

Condition N°3 : Propreté et intérieur sain dans la ruche

Nourriture, chaleur, il reste à maintenir dans la ruche de bonnes conditions d’hygiène c’est-à-dire à permettre une aération pour éviter l’humidité et permettre une atmosphère saine.
Pas de courant d’air qui serait fatal, mais il convient d’assurer un renouvellement d’air de manière douce et régulière. Des aménagements de la ruche sont préconisés pour y répondre.

La qualité de la nourriture participe à l’hygiène de la ruche pour éviter des déchets. Les abeilles ne peuvent pas toujours sortir pour faire leurs vols de propreté.

La saison hivernale cause la mort de nombre de colonies.

Difficile de donner un chiffre, tellement variable. La période froide peut s’étendre au-delà de la saison d’hiver. Suivant les régions, les températures seront plus ou moins clémentes. Les réserves de nourriture peuvent venir à manquer, et dans ce cas les abeilles meurent de faim. D’autres éléments météorologiques comme le vent peuvent endommager la ruche.

 


En savoir plus sur les chiffres :
Résultats d’une enquête nationale sur la mortalité hivernale menée en 2017-2018 par l’ANSES – Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’environnement et du travail.
Télécharger les résultats de l’enquête.
La disparition des abeilles en 10 chiffres


 

La réussite de l’hivernage, un défi pour les apiculteurs.

Pour aider les abeilles à passer cette période hivernale et maintenir un maximum de colonies en vie pour les saisons suivantes, l’apiculteur n’attend pas l’hiver mais se préoccupe de ses abeilles dès l’automne.

Vérifier, assainir, protéger, approvisionner, un automne en quatre actes.

L’apiculteur vérifie l’état des abeilles, de la reine.
Il assainit la ruche pour éliminer les parasites notamment les varroas (acariens de l’abeille).
Ensuite, iI aménage l’entrée de la ruche pour éviter des intrus à l’affût de chaleur et de nourriture et l’intérieur par une disposition adaptée au mode de vie des abeilles à la saison hivernale.

Il modifie l’emplacement de la ruche en fonction de l’exposition et des vents, protège la ruche.
Enfin, il vérifie les réserves de nourriture nécessaire et complète si besoin l’approvisionnement généreusement – La famine est l’ennemi N°1-
L’estimation de ces réserves pourra s’effectuer par pesée de la ruche.

L’hiver : Ne pas déranger, surveiller

L’apiculteur pourra venir écouter sa ruche, écouter le « ch.… ».
Surveiller l’état extérieur de la ruche et intervenir si besoin.
Apporter un complément de nourriture sucrée à partir du mois de février.

Qui s’y frotte, s’y pique… La vie des abeilles, un monde fascinant !

Alors, si vous aussi, souhaitez en savoir plus, voici quelques sources d’information :
L’hivernage des colonies d’abeilles par Gérard Claerr
blog.icko-apiculture.com/
www.parole-apiculteur.fr/
www.label-abeille.org/fr/blog/268-que-font-les-abeilles-en-hiver-

Sans oublier les échanges directs avec les apicultrices et les apiculteurs.

Le sujet devient vite passionnant. Je m’y suis laissé prendre.
J’avoue, je ne suis pas apicultrice, juste un brin apiphile.
Je voulais le partager avec vous. C’est aussi ça l’esprit des coffrets.

Où trouver les coffrets ?